La première mention de la chapelle de Moras apparaît en 1172 à l'occasion d'une transaction entre la cathédrale de Vienne et l'abbaye de Saint-Theudère (38). Elle est ensuite mentionnée dans un pouillé du 14e siècle " Morasio prope Cremiacum " avec un revenu de dix livres. Il faut ensuite attendre le 18e siècle pour trouver des documents sur l'église paroissiale de Moras. En 1791, elle est victime d'un vol. A cette occasion est mentionnée la chapelle de Madame de Bovet. La date portée sur le linteau de la fenêtre de façade semble quant à elle indiquer la date d'une reconstruction. En 1829, à la demande du conseil municipal, l'architecte Barral, agent voyer en chef du département, fournit un plan et un devis estimatif. En effet il constate que "l'église actuelle exige des réparations assez majeures et n'est pas assez vaste pour contenir la population. Elle est d'ailleurs éloignée de toute espèce d'habitation ... Les convenances exigent donc l'érection d'un nouvel édifice situé près du presbytère et dans un local d'un accès facile à tous les paroissiens". Sans doute trop onéreux ces travaux n'ont pas été réalisés. En effet, en 1830, "le sieur Jouvenet, architecte résidant à Crémieu" fournit un devis de réparations accepté par le préfet le 2 octobre 1830 et suivi de l'adjudication des travaux à Jean Freton, maître charpentier à Crémieu, et à son associé Jean Martineau, maître maçon à Veyssilieu, le 1er avril 1831. Ils sont réceptionnés le 31 mars 1838. La somme des réparations étant très élevée, la commune est autorisée à s'imposer extraordinairement de la somme de 5000 f en neuf ans. En 1846, la foudre ayant détruit une partie du clocher-mur et endommagé la toiture ainsi que les murs, l'architecte Hugues Quenin propose de remplacer la voûte du chour par une charpente, de détruire le porche accolé à la façade et de refaire la toiture. La chapelle a de nouveau subi des travaux de restauration dans les années 1960 (témoignage oral). Les éléments les plus anciens conservés dans l'édifice actuel sont la partie inférieure du mur de chevet datant probablement de la construction de la chapelle au 12e siècle, ainsi que les éléments sculptés (archivolte, coussinets). L'aspect actuel résulte des transformations du 19e siècle : la nef a été raccourcie, la sacristie et la chapelle de Bovet situées au sud ont été détruites, la façade a été remontée et les fenêtres latérales déplacées sur l'élévation occidentale.

Le coussinet gauche du portail de la façade occidentale est gravé d'une rosace. Le coussinet droit du portail de la façade occidentale est décoré de plusieurs croix gravées. L'archivolte est torsadée.

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