Le début de la construction de la maison forte dominant le lac dite « la Tour de Moras » commence en 1280 et sa prébende (revenus)  revient à l'abbé de Saint-Chef.
Elle n’était constituée à l’époque que d’une tour quadrangulaire de 10m par 8 avec des murs épais de 1,17m. Le puits construit à quelques mètres de la tour pour assurer  l’approvisionnement en eau existe toujours.
 
L'enquête pontificale de 1339, signale deux maisons fortes : l'une avec tour, maison forte dite tour de Moras, inscrite à l'inventaire général du patrimoine culturel, région Rhône-Alpes9; et l'autre décrite comme « maison fortifiée mais pas forte », «  unus ipsorum nobilium habet in dicta parrochia domum fortem cum turri et alius habet domum deffensabilem, sed non ita fortem » 
Cette maison forte faisait partie du mandement de l’Isle Crémieu qui regroupait 22 paroisses (approximativement les mêmes limites que le canton de Crémieu actuel) Le mandement regroupait un ensemble de terres autour de plusieurs tours et de leur châtelain. Les maisons fortes étaient le centre des exploitations agricoles et assuraient seulement une défense passive face à d’éventuels assaillants.

Vers 1450 plusieurs bâtiments sont construits autour de la maison forte avec grange et écuries. Cette forme de construction avec enceinte permettait aux villageois de s’y réfugier en cas de danger.

On note le séjour de Louis XI à la Tour de Moras du 4 au 9 décembre 1450.

L'escalier en vis a été ajouté en 1455 (porte la date) probablement en même temps que la partie sud de l'aile orientale qu'il dessert. Au 18e siècle, la tour maîtresse ainsi que la façade sud ont été repercées de grandes ouvertures. La charpente de la tour date de 1784 (porte la date).
Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1789, des pillards s’attaquent aux maisons fortes de toute la région en pillant et brulant, la  « Tour » de Moras a résisté aux incendies mais semble t-il pas ses dépendances qui  ont sans doute été reconstruites après.
Dans le 2e quart du 20e siècle, la tourelle d'escalier a été refaite dans sa partie supérieure et un porche d'entrée a été construit dans le style néogothique.

Un Mathieu de Moras a été cité en 1380 avec le titre de damoiseau parmi les plus anciens vice-châtelains de Crémieu.
La famille de Bovet acheta la maison forte en 1510 et à partir du XVIème  se fit appeler Bovet de Moras. Cette famille s’éteignit en 1866, au décès de Catherine Adélaïde de Bovet.
Elle est enterrée au cimetière avec quatre de ses ascendants dont François J-C.,  marquis de Bovet qui fut maire après la révolution.
Les familles de Vonne, de Rigaud, Perret, Debrange et Fechet-Bolle sy sont succédées jusque dans les années 30 où la maison forte, le lac, les bois, les terres ont été vendues à plusieurs propriétaires.
 
Description (base Mérimée):
La maison forte s'organise autour d'une cour fermée dont l'accès se fait par un portail en arc segmentaire. Au sud, la tour maîtresse de plan quadrangulaire s'élève sur deux étages carrés et un comble à surcroît. Elle est couverte d'un toit en pavillon en tuiles mécaniques. La porte d'origine, aujourd'hui murée, se trouve au premier étage de l'élévation nord. Plusieurs baies chanfreinées ainsi que deux meurtrières au deuxième et troisième étages sont encore visibles. Une meurtrière murée dans l'élévation est, au niveau du comble actuel, indique qu'à l'origine aucune construction n'était accolée à l'est de la tour maîtresse. La tour d'escalier en vis demi-hors-ouvre placée dans l'angle nord-est de la tour maîtresse est couverte d'un toit conique en tuiles mécaniques. Elle est précédée d'un avant-corps formant vestibule. Le logis forme retour d'équerre au nord de la tour maîtresse. Il s'élève sur un étage carré et un comble à surcroît et comporte l'ancienne cuisine avec cheminée monumentale, suivie de trois pièces de stockage voûtées en berceau. Le pigeonnier construit à l'extrémité nord du logis médiéval, sur une cave haute voûtée en berceau, fait sailli en façade est. Il a conservé sa couverture en dalles de calcaire. Les dépendances se développent au-delà du pigeonnier au nord et à l'est ainsi qu'à l'ouest de la cour. Au centre de celle-ci, le puits circulaire à margelle est protégé par un toit en pavillon supporté par quatre colonnes

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